SAVERNE / Animation
« Il n’y a pas de plus belle rencontre que la création »
Hier matin a eu lieu la mise en place de l’exposition « Haut-B’ART » qui sera ouverte au public ce samedi 12 octobre. Les Vitrines de Saverne, l’association Castrum Borra et les élèves de première STMG du lycée Leclerc se sont associés pour finaliser ce projet visant à créer un lien entre les commerçants, les artistes et les élèves.
Les commerces de Saverne ont exposé dans leurs vitrines les 61 œuvres créées les 24 et 25 août derniers au château du Haut-Barr.
Plus de 1 000 votes
Le public a voté pour ses œuvres préférées via un site-web mis en place pour l’occasion. Plus de 1 000 votes ont été enregistrés, totalisant plus de 6000 clics. Les réalisations sont réparties en quatre domaines : la sculpture, la photographie, la vidéo et la peinture, chacune des catégories étant présidées par un jury.
Les élèves ainsi que leurs trois professeurs, Mme Niess, Ms Breitel et Werd, se préparent depuis quelques temps maintenant. « Quand on nous a dit qu’il fallait vendre une œuvre d’art, j’ai tout de suite pensé que ce serait difficile mais nouveau. L’argent a été sincèrement un élément très motivant ! Il va nous permettre d’organiser des sorties que nous n’aurions sûrement pas faites sans ce budget », confie Antoine, 17 ans. Sa camarade Laurine, 16 ans, continue : « Nous avons travaillé plusieurs heures sur la préparation des affiches et des flyers. Pour un tel événement, la communication doit être parfaite. Je suis pressée d’y être ». Durant l’installation, certains artistes sont venus afin de s’approprier l’espace et de donner des conseils de mise en place aux élèves. « Je suis vraiment très heureuse de participer à ce projet, il fait bouger les choses et responsabilise les jeunes », explique Marie Lourdes Da Silva, peintre et sculptrice.
Thierry Keller, vice-président de l’association «Les Vitrines de Saverne» était également présent. « C’est vraiment très intéressant de créer des liens entre les commerces et la ville. Tout est lié. Sans commerce, il n’y a pas de ville et vice versa. Il y a d’abord eu un échange entre les commerçants et les artistes avec l’exposition des pièces en vitrines, et maintenant il y a cet échange avec les lycéens qui renforce encore cette action », affirme-t-il.
L’attribution des prix se fera ce samedi 12 octobre à 14 h 30 dans la salle des devoirs du lycée Leclerc. Le jour n’a d’ailleurs pas été choisi au hasard puisqu’il s’agit également de la journée nationale du commerce de proximité.
Paroles d’artiste
Claude Bernhart est peintre et restaurateur d’œuvres d’art. Il sera également le président du jury pour la catégorie « peinture » lors de la remise des prix « Haut B’Art » ce samedi. « Je suis vraiment ravi de participer à cette action. Thierry Carbiener, président de l’association de sauvegarde et d’animation du château du Haut-Barr, Castrum Borra, est venu me voir lors d’une de mes expositions à Duttlenheim en me proposant de me joindre à l’exposition Haut-B’Art, offre que j’ai accepté avec plaisir. J’avais déjà pu créer une œuvre sur la crucifixion aux Récollets, de 2008 à 2010 grâce au conseiller général. Je trouve qu’il faut vraiment soutenir les jeunes dans leurs initiatives. Ils ne rêvent plus assez, ils ne sont même plus conscients qu’il existe des choses sans profit. Il faut leur permettre de vivre quelque chose en harmonie, quelque chose dans laquelle ils mettent toute leur motivation. Cette action leur permet d’avoir des projets et d’échanger. Il n’y a pas de plus belle rencontre que la création. A 56 ans, je suis à mon compte et j’ai dû me battre longtemps. Déjà apprenti, mon chef râlait à cause de ma lenteur. Il y a beaucoup d’obstacles dans une carrière professionnelle et ils sont bien plus faciles à surmonter lorsque l’envie et la passion sont réellement présents. Notre société est de plus en plus élitiste et pousse les enfants à faire des choix pas toujours très logiques. On ne doit pas devenir médecin pour gagner beaucoup d’argent mais par altruisme et solidarité. L’argent ne doit pas devenir un but menant à une déshumanisation. Les valeurs humaines sont bafouées et seul l’aspect financier importe. La liberté n’a pas de prix. Et la création ne naît que dans la transgression. »
DNA du jeudi 10 octobre 2013